Décroissance et Christianisme…Il était une foi la décroissance
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Il était une foi la décroissance…
Il était une foi la décroissance…
Je suis prévisible…

[url=la décroissance]http://www.ladecroissance.net/[/url]’, ce mois-ci un article intitulé ‘Il était une foi la décroissance’…qui questionne le rapport entre les religions et les thèses de la décroissance.
De même, dans le bouquin d’Ariès : ‘La décroissance, un nouveau projet politique’, il est intéressant de remarquer qu’il n’y a pas de discours prêt à penser sur le christianisme (ou sur l’islam).
Autant Ariès met en garge contre ceux qui utiliseraient les thèses de la décroissance pour mieux rechristianiser l’Europe, ou contre les tentative de récuparation par les réactionnaires…parfois chrétiens.
Autant il épingle aussi ceux qui cachent mal sous leur antichristianisme un antijudaïsme suspect, ou qui ne se privent pas de ridiculiser les cathos sur qui il est à la mode de taper, de les caricaturer en ‘extrêmistes’, ‘nostalgiques’, ou ‘idéalistes dépassés’ …pour pouvoir ainsi continuer tranquillement de sur-consommer et de se dire ‘réalistes’…
Et ce qu’il écrit sur l’idéologie du progrès, la nature, le corps, le temps, l’espace, les luttes politiques, me semble très compatible avec le christianisme
Re: Il était une foi la décroissance…
J’ai beaucoup de mal à comprendre le goût du luxe et d’un shopping plus ou moins effréné que je peux observer chez beaucoup de catholiques… Avez vous une explication ?
Re: Il était une foi la décroissance…
baby a écrit:Je suis une écologiste convaincue, et en tant que chrétienne cela me semble aller de soi… Premièrement parce que cela est cohérent avec le fait d’observer une certaine sobriété dans sa vie, et d’autre part parce que protéger la création divine, cette Terre et ses habitants, tous ses habitants est pour moi un devoir, en tant que chrétienne et que citoyenne du monde.J’ai beaucoup de mal à comprendre le goût du luxe et d’un shopping plus ou moins effréné que je peux observer chez beaucoup de catholiques… Avez vous une explication ?
+1 sur le premier paragraphe
Mais sur le second… non, je n’ai pas l’impression quant à moi que beaucoup de catholiques aient le goût du luxe. Mes grands-parents paternels, que j’ai très peu connus mais qui étaient extrêmement religieux, se sont privés de beaucoup durant leur vie pour pouvoir donner à l’Eglise (ce que leurs enfants leur ont assez reproché, d’ailleurs, d’avoir vécu dans une sorte de pauvreté pour l’Eglise). Tous les catholiques de mon entourage d’enfant et d’adolescente appartenaient au milieu ouvrier, et ce n’étaient pas des gens qui recherchaient l’ostentation et à montrer une sorte de « réussite par les biens matériels » (ce que l’on peut voir avec parfois un peu de pitié chez certaines personnes, la quête de la villa, du camping-car, du 4×4, des vacances en Tunisie etc. « pour faire riche »).
Re: Il était une foi la décroissance…
Pt être ma fausse impression est-elle liée à la fréquentation de certains forums

Re: Il était une foi la décroissance…




Re: Il était une foi la décroissance…
Je réfléchis beaucoup au thème de la décroissance en ce moment et tout ce que je peux lire ça et là m’intéresse.
Comme toi, Baby, prendre soin de la Création, que Dieu nous a confiée, est pour moi un devoir en tant que chrétienne. Et je regrette que tant de catholiques (chrétiens?) rejettent toute réflexion écologique sous des prétextes politiques parfois fallacieux.
Sur les chrétiens et le luxe, pour certains observateurs, l’Église catholique s’embourgeoise, et ce qu’on peut en voir sur Internet ou sur d’autres médias (je pense à une chaîne de télé en particulier) tend à confirmer cette impression. Heureusement, il existe des paroisses qui démentent ce phénomène et qui sont très actives, tout en offrant une vie spirituelle vivifiante.
- Priscille
- Admin
Re: Il était une foi la décroissance…

et pour moi aussi aujourd’hui, essayer de faire attention à ce qu’on va laisser derrière soi relève du bon sens (tiens tiens, est-ce que ça ne serait pas lié à l’arrivée de ma fille ? )
pour l’avoir cotoyé dans mon entourage familial -et le cotoyer encore à mon grand désespoir -, très souvent l’hyper consommation vient combler un vide existentiel. On dépense pour occuper ses week end, pour se sentir quelqu’un de bien, pour donner un sens à l’épuisement de ses journées dans un travail chronophage…
j’aime le confort et je suis contente de bien gagner ma vie parce que ça me permet de vivre dans une belle maison au sein d’une belle région, et de ne pas avoir peur du lendemain. mais vivre pour les « choses », ça devient vite absurde.
bref, la Cité de la Joie, non, mais savoir éliminer le superflu pour garder l’essentiel, oui ! Vous me direz que personne n’a le même ressenti sur ce qui est superflu… Et je vous dirais : un pas à la fois, hein !
« Je n’ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais c’est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson. » Rebecca West (1892-1953)
julie- Admin
Re: Il était une foi la décroissance…
Formidable.
Re: Il était une foi la décroissance…
je tiens d’abord a vous dire que mes propos;reflete juste mon opinion,que je ne porte aucun jugement,et que si ma reflexion peut blesser quelqu’un,qu’il me pardonne car ce ne sera pas intentionnelle
la decroissance est une idee dans l’air depuis un petit moment,mais tres peu de gens s’aperçoivent qu’en fait nous devons notre niveau de confort a la main d’oeuvre chinoise ou indienne
ces esclaves fabriquent quasiment tout ce que nous consommons a des cout de mains d’oeuvre inexistant
si nous achetions tous ces produits au prix de la main d’oeuvre des pays développées ,nous n’aurions pas un dixieme de ce que nous possedons
la decroissance pour notre vie spirituelle d’accord,pour la planete d’accord,mais surtout pour un monde plus juste
a beintot
Re: Il était une foi la décroissance…

« Je n’ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais c’est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson. » Rebecca West (1892-1953)
julie- Admin
Re: Il était une foi la décroissance…
TOBIE a écrit:
la decroissance est une idee dans l’air depuis un petit moment
Je dirais même qu’elle existe depuis un sacré bout de temps.
On en ‘reparle’ un peu plus depuis la grosse crise financière…mais à la fin des années 60, Baudrillard et S. Latouche publiaient et pensaient les limites de la société de consommation…
Mais alors, les penseurs de gauche et les électeurs de gauche refusaient toute idée de décroissance, car pour eux, penser à décroître, vouloir par exemple penser la sortie du nucléaire, c’était ‘bourgeois’, et ‘du luxe’, alors que le nucléaire donnait tant d’emplois aux travailleurs…alors que le Parti avait dit que c’était bien…
Pourtant, cette même gauche est morte de n’avoir pas su penser une autre société qu’une société productiviste.
Elle réclamait ‘la croissance pour tous’, et accusait les ‘décroissants’ d’être des enfants gâtés…sans voir qu’il s’agit de toute autre chose.
A savoir que la croissance pour tous est impossible.
Qu’il ne suffit pas de vouloir redistribuer autrement le gâteau, qu’il faudrait en changer carrément la recette.
Et que c’est la seule manière pour que tout le monde vive décemment.
,mais tres peu de gens s’aperçoivent qu’en fait nous devons notre niveau de confort a la main d’oeuvre chinoise ou indienne
ces esclaves fabriquent quasiment tout ce que nous consommons a des cout de mains d’oeuvre inexistant
si nous achetions tous ces produits au prix de la main d’oeuvre des pays développées ,nous n’aurions pas un dixieme de ce que nous possedons
la decroissance pour notre vie spirituelle d’accord,pour la planete d’accord,mais surtout pour un monde plus juste
Bien entendu, les pays riches pillent les pays du Sud; bien entendu, il faut comprendre qu si ns possédons tant c’est parce que nous privons d’autres peuples de ce qui leur est dû.
Mais précisément, la décroissance, ce n’est pas vouloir seulement une décroissance écolo, un discours vert…
C’est un vrai projet politique, de gauche, qui critique les inégalités sociales et les pillages financiers.
La décroissance, ce n’est pas qu’un projet ‘pour la planète’, c’est précisément vouloir avant tout un monde plus juste et refuser de ‘peindre en vert’ le capitalisme pour qu’il fasse seulement semblant d’être ‘éthique’.
Quant à la vie spirituelle, il n’est pas question pour moi de décroître de ce côté là! Moins de biens…pour plus de liens, plus d’immatériel, plus de vrai.
Je laisse la parole à Ariès, politologue et journaliste à ‘La décroissance’:
« La première des décroissances que nous voulons est celle des inégalités sociales car c’est la condition première pour que les autres décroissances puissent être acceptables. Pas seulement par souci de justice sociale mais pour casser la logique actuelle d’imitation des modes de vie des classes aisées par les classes moyennes, car ce mode de vie petit-bourgeois n’est tout simplement pas généralisable. Puisqu’on ne pourra pas tous demain vivre comme des riches, il faut donc redevenir des «partageux». Puisque la planète ne pourra pas supporter trois milliards d’automobilistes, il faut sortir de la civilisation de la voiture et développer des transports en commun urbains quasi gratuits.
La crise actuelle est une crise systémique. Il n’est donc pas possible de penser trouver une issue en réglant quelques dysfonctionnements. J’avais montré dans Décroissance ou barbarie [éd. Golias] que la crise qui s’annonçait était autant une crise financière, économique, sociale, politique, institutionnelle que symbolique. Nous devons donc être capables de répondre à tous ces niveaux. Ce qui fait lien c’est la perte du sens des limites. Notre société capitaliste et productiviste a totalement sombré dans la démesure.
Un individu incapable de se donner des limites va nécessairement les chercher dans le réel : conduites à risque, toxicomanies, suicides, etc. Pour une société, c’est la même chose : incapable de se donner des limites, elle va aussi les chercher dans le réel : explosion des inégalités, épuisement des ressources, réchauffement planétaire, etc. La grande question est donc notre capacité à renouer avec le sens des limites, ce qui suppose d’en finir avec l’économisme et l’idéologie du progrès. Il faut au contraire faire primer la culture et le politique. La culture qui nous immunise contre les fantasmes les plus archaïques (toute-puissance, idée d’un monde sans limite), et la politique comme définition de la loi, première limite que nous rencontrons dans la société. »